Limites géographiques de la Hesbaye Liégeoise
que nous appelons aussi le "Pays de l'Entre-Geer-et-Meuse"
Vous trouverez sur la carte ci-dessous, les limites géographiques de la Hesbaye Liégeoise., qui se situe entre
la Meuse au Sud-Est, le Geer au Nord-Ouest et la vallée de la Mehaigne au Sud-Ouest.
Remarques :
Pour en connaître d'avantage sur cette région, nous vous conseillons ardemment de lire et relire l'ouvrage publié par le CGHL :
Hesbaye Liégeoise, essai d'étude géohistorique du Pays de l'Entre-Geer-et-Meuse
Liste des Communes
Le « Pays de l’Entre-Geer-et-Meuse » … mais encore … ?!
« Wandelen tussen Jeker en Maas ! »
A l’école primaire, au cours de géographie, nous avons appris très justement que le Geer (affluent de la Meuse) prend sa source sur le plateau Hesbignon (à Lens-Saint-Servais) et se jette dans la Meuse à Maastricht. Dès lors, on peut donc affirmer que le « Pays de l’Entre-Geer-et-Meuse » se prolonge jusque chez nos voisins néerlandais et, je ne puis résister à vous faire découvrir (ou vous donner envie de redécouvrir) ce petit coin de coin de Hesbaye « enfoncé » chez nos amis bataves.
Rappelons que la « Montagne-Saint-Pierre » qui sépare la vallée du Geer et la vallée de la Meuse, est traversée par le « Canal Albert » à la tranchée de Caster (image ci contre), et se prolonge vers le nord jusqu’aux portes de Maastricht. Elle garde néanmoins, ses caractéristiques géologiques et écologiques déjà évoquées et bien connues de nos lecteurs. Ainsi par exemple, comme dans sa partie sud (belge), dans la partie hollandaise, on y retrouve également des grottes artificielles qui résultent de l’extraction jadis, de blocs de tuffeau dans son sous-sol. Celles-ci sont aussi utilisées comme caves à usages multiples comme les « champignonnières » par exemple). À l’époque de la guerre froide les militaires occupaient d’ailleurs une partie de celles-ci pour y installer un centre de commandement en cas de conflit nucléaire (…comme abri antiatomique).
Ne vous êtes-vous jamais posé la question ? : « Comment une rivière comme le Geer peut-elle croiser le « Canal Albert » pour rejoindre la ville de Maastricht ? » En effet, cette voie fluviale construite à partir de 1929, qui relie la Meuse au port d’Anvers, coupe fatalement la vallée du Geer ! En fait la réponse est simple : Les ingénieurs de l’époque ont fait construire au niveau de la localité de Kanne, un siphon qui permet à la rivière de passer sous le canal Albert. De chaque côté de celui-ci sont aménagés divers équipements destinés au filtrage et au nettoyage des installations.
Au départ de la localité de Kanne (Limbourg belge), on peut découvrir et apprécier cette petite et belle région qui ne manque pas de charme, en empruntant quelques unes des nombreuses promenades balisées mises à la disposition des promeneurs d’un jour, par les offices belge et hollandais du tourisme. Si les sentiers, aux reliefs parfois assez accidentés, sont réservés à des marcheurs avertis, ils nous permettent de découvrir de merveilleux paysages mais aussi, des choses inattendues comme au détour d’un chemin ces troupeaux de brebis, chargés du débroussaillage des collines et ainsi éviter la propagation trop aisée d’un feu de forêt éventuel.
Depuis les hauteurs de Kanne on peut apercevoir le château de Neercanne. Ce château a notamment servi comme lieu de rencontre aux dirigeants européens lors du fameux « Traité de Maastricht » signé le 7 février 1992. Petit rappel : « … Avec le Traité de Maastricht, l’objectif économique original de la Communauté c'est-à-dire la réalisation du Marché Commun, est clairement dépassée et la volonté politique s’affiche ! …. »
Le château de Neercanne et un troupeau de brebis
En automne, le soleil radieux donne à la végétation des couleurs flamboyantes et on pourrait croire que nous traversons un coin des Ardennes...
Plus loin en redescendant vers la vallée du Geer, on retrouve notre rivière maintenant « néerlandaise ». Ce qui doit être souligné avant tout, c’est le soin particulier que mettent nos voisins du nord à l’aménagement du Jeker dans son parcours hollandais. Bravo à eux !
Plus loin encore, une autre surprise nous attend car nous découvrons plusieurs champs de vignes plantés en priorité sur les collines orientées plein sud. Si l’existence jadis de vignes sur les coteaux de la Meuse est bien connue On ne s’attend pas à trouver ici de telles quantités de ceps aussi vigoureux.
En continuant notre chemin vers le nord, en suivant le « Jeker », on arrive rapidement dans les faubourgs de Maastricht sur le site de l’ancien « Fort Sint Pieter » dont la construction remonte à 1701-1702. C’est un des ouvrages de fortification les plus frappants de Maastricht et à partir de cet endroit, une très belle vue sur la ville s’offre à vous et on comprend tout de suite l’intérêt stratégique de l’emplacement. (NB : Des visites du fort sont possibles).
Le Fort St Pieter et la statue de d'Artagnan
Rappel historique : La guerre de Hollande amena Louis XIV et ses troupes à faire le siège de Maastricht en 1673, et c’est lors de cette bataille que le
mousquetaire d’Artagnan trouva la mort, tué d’une balle de mousquet reçue dans la gorge.
On ne connaît pas avec exactitude le lieu où repose la dépouille du mousquetaire du roi, mais d’aucuns prétendent qu’il serait inhumé dans une église de village non loin de là. En suivant vers le sud cette fois, les sentiers balisés qui vous ramènent vers Kanne, on retrouve la rive gauche de la Meuse avec ses flancs abrupts. Ce qui vous oblige à longer le fleuve et dépasser l’entrée d’une importante cimenterie (qui, comme en Belgique, dévore le sous-sol de la « montagne » pour en extraire les matières premières utilisées pour la fabrication du ciment) avant de remonter sur les collines boisées par des sentiers montagnards.
En fin de parcours, le point de vue qui s’offre aux marcheurs depuis le sommet des collines dominant Kanne, la tranchée de Caster, et les écluses de Lannaye est tout simplement splendide et nous incite à revenir et (re)découvrir ce coin éloigné de notre Hesbaye liégeoise… « tussen de Jeker en Maas ».
Jean-Pierre MATAGNE